Une nouvelle rencontre ici, qui est-ce ?

△ Une nouvelle rencontre ici..

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On avait repris l'habitude des moissons et de la chasse depuis que la nouvelle saison était arrivée, et avec elle, l'espoir de beaux jours et de belles récoltes. Les champs étaient rythmés par le travail des femmes de la tribu qui s'activaient bravement et les guerriers partaient maintenant plus souvent chasser, espérant attraper de grosses proies pour refortifier les tipis et réaliser de nouvelles peaux.

J'arpentais nos terres à dos de Makya, regardant les paysages prendre peu à peu de nouvelles couleurs. Le printemps avait amené la joie dans le coeur et l'esprit des enfants de la tribu de l'aigle, et j'espérai que les beaux jours ne nous quitteraient plus. Ma jument et moi marchions tout deux en regardant l'horizon bleue de la rivière et je caressais sa plume qui voletait légèrement, brisant la texture rêche de sa crinière. En voyant les champs, j'émis un petit "Hep hep!" tout en tapant des talons sur ses flancs et elle accéléra légèrement le pas.  On voyait de loin les grands sillons encore brin de terres qui pullulaient de femmes travaillant la terre, comme une géante fourmilière. Je tirais un peu sur son crin et la jument courba sa trajectoire avant de s'arrêter. Les champs étaient sources de prospérité. En échange de respect, la nature était fertile et nous procurait ce dont nous avions besoin. Chaque année, les femmes de la tribu semaient les graines qui nous permettraient de vivre. Le lien qu'elles cultivaient avec la nature était étroit et mystérieux. Chaque femme savait ce qu'elle avait à faire, et je les voyais travailler le sol avec bravoure et détermination. On voyait les silhouettes mates se courber, se redresser, creuser des sillons et battre le sol en lançant des gerbes de graines qui volaient comme des éclats d'eau d'une cascade, et leur couleur se mêlaient à celle de la terre comme si elles ne faisaient plus qu'une seule et même personne, comme si leurs corps s'étaient rassemblés pour former une mère productrice.

J'attrapais la crinière de Makya et reprit mon chemin jusqu'à la rivière. Là, la terre était plus sauvage et indomptable. J'aimais voir la rivière filer entre les rochers et s'élancer du haut de la chute. Je descendis de ma monture et lui tapa la fesse avant de déclarer :" Allez ma belle, va galoper un peu." Elle s'élança, crinière au vent, sûrement contente de pouvoir brouter quelques carrés de nouvelle herbe.
Alors j'entendis un bruissement depuis les arbres bordant la rive et un petit rongeur noir et blanc, agrippé à une branche me dévisagea de ses petits yeux noirs. "Mukki! " Le raton laveur s'agrippa à mon épaule de ses petites pattes griffues et monta maladroitement sur mon épaule. Je ris et plongeai ma main dans un petit sac pendant à ma taille avant d'en sortir quelques graines de maïs et de lui tendre.  En équilibre sur mon épaule, il tendit tout de même une patte gourmande vers le maïs avant de le grignoter.

Tout d'un coup, j'entendis une voix s'élever de l'autre côté de la rivière. Je m'accroupie vivement dans les buissons, la main effleurent instinctivement mon poignard. Très doucement, j'avançais entre les branchages vers la voix. Je tirai mon arme, près à attaquer si il le fallait. Mais je distinguai de l'autre côté de la rive une étrange créature qui attisa ma curiosité. Elle avait de longs cheveux noirs jais qui volaient au vent et chantait d'une voix cristalline. Doucement, ma main se baissa et je reposai mon poignard, me concentrant sur ses paroles.  

" Grand Esprit de l'univers, Maître de l'ordre et du temps, garde le feu millénaire dans le cœur de tes enfants. C'est la voix de la raison qui rythme chaque saison en résonnant dans nos airs.."

Alors la jeune fille poussa un cri qui s'apparentait presque à un cri animal ce qui me fit rire. Jamais je n'avais vu une femme chanter de la sorte. Elle semblait libre, rêveuse, et on sentait dans sa voix une sorte de pétillement, comme si elle riait. J'essayai de m'avancer pour mieux apercevoir ses traits, mais je sentis un poids tomber de mon épaule. Le rongeur bicolore venait de descendre et sortit du buisson où j'étais caché.

"Mukki, non ! soufflais-je -plus fort que je ne l'aurai voulu- en me jetant en avant pour essayer de le rattraper. Mais le petit raton-laveur dodelina de la queue jusqu'à la jeune fille et inspecta de ses petits yeux noirs ce qu'elle faisait.

Je restai un moment sans bouger, réalisant que j'étais sorti de ma cachette, puis me levai doucement, gêné d'avoir trahi ma présence.

"Je euh...bafouillais-je en passant ma main dans mes cheveux.  Mon cheval a ... Je ne savais plus quoi inventer et je devais sûrement paraitre ridicule. Finalement je soupirai en souriant, voyant que je ne trouverai visiblement aucune excuse crédible.
Excuse-moi je ne voulais pas te déranger, soufflais-je d'une voix douce. Je n'avais juste jamais vu une... une jeune fille d'une autre tribu.

Je dévisageai la jeune fille de mes yeux verts, trop curieux de la connaître pour partir.

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Passant une nouvelle fois ma main dans mes cheveux ébène, je fixais la jeune fille en attendant une réaction de sa part. A ma grande surprise, elle ne semblait pas si étonnée de voir un jeune homme inconnu débouler d'un buisson alors qu'elle était seule. Elle me fit d'ailleurs un petit sourire malicieux, vous savez ce genre de sourire que les filles savent si bien faire lorsqu'elles penchent la tête, le sourcil levé, et qu'on voit dans leurs yeux pétillants briller cette sorte d'espièglerie dont elles seules possèdent la recette. Et bien elle s'arma de ce sourire qui valut mille mots et plus, et je ne pus m'empêcher de le lui en rendre un. C'était comme un cadeau, qu'on se donne et qu'on s'échange, comme un signe invisible dont on ne sait pas s'il veut dire la même chose pour l'autre, mais qu'on espère tout aussi touchant. On parlait avec les yeux et les mots s'envolaient, comme un nuée de papillons s'envole à nos passages dans les prairies l'été.

Alors, mon inconnue s'assit sur la rive , plongeant ses pieds dans l'eau, se mettant à l'aise, oubliant un instant peut-être que j'étais là. Alors je remarquais qu'elle était plutôt grande et fine. Ses cheveux noirs qui tombaient sur ses épaules encadraient un visage jeune. Elle devait avoir environ mon âge. Un peu plus, un peu moins je ne sais pas, mais ses yeux étaient noirs aussi, et profonds, desquels on voyait les reflets argent de la rivière. Et elle portait une robe en peau claire, qui la rendait presque frêle.

Les filles de ma tribu avaient les épaules plus larges, les muscles plus marqués. Et dans leurs yeux brillaient une lueur pareille aux miens, sûrement, mais différente de la jeune fille qui était devant moi. Elles avaient les traits plus soulignés , le visage plus anguleux... C'était étonnant de voir comment, d'une tribu à l'autre, les physionomies pouvaient différer.

Et puis, un léger vent vient effleurer ma peau et me procurer un peu de fraîcheur. Je regardai les feuilles emportées par le souffle frai qui tourbillonnèrent, traversant le lit de la rivière pour venir voleter jusqu'à la jeune fille. Elle ferma un instant les yeux, appréciant les murmures du vent, puis les rouvrit afin de demander:

" Quel est ton nom ? Moi, c'est Noala.

Doucement, je m'accroupis pour être à sa hauteur, et me mis en tailleur, au bord de l'eau, prenant tout de même soin de garder une petite distance avec le bord.

- Moi c'est Nayati. souriais-je en posant une main sur ma poitrine. Je n'osais pas imaginer ce que diraient les membres de ma tribu s'ils me voyaient, mais il me semblait que la demoiselle n'avait rien de dangereux. Je ne savais pas pourquoi on avait si peur des étrangers dans la tribu, et moi même avait appris à m'en méfier, mais aujourd'hui, la curiosité était maitresse de ma pensée. Alors je continuai:

- Je t'ai entendue chanter alors je suis venu voir. Je ne m'attendais pas à... te trouver. Tu viens souvent ici ?

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Avant que Noala ne puisse répondre, un nouveau coup de vent tourbillonna dans les airs et mes yeux restèrent fixés sur son visage caressé par ses longs cheveux noirs qui semblaient flotter. Puis un bruit grave attira mon attention et mes yeux virèrent vers un canoë, près d'elle. Il était sur un arbre et venait de tomber au sol et glissa jusqu'à la rivière car la berge était en pente. La jeune fille le regarda et se mit à rire. Doucement, elle se leva et glissa jusqu'à l'eau avant de grimper dans le radeau. Je levai le sourcil en la voyant avancer vers moi. Elle s'arrêta à quelques mètres et je la fixai, curieux de savoir ce qu'elle allait faire. Mukki, lui, s'était approché de la rivière et se penchait près de l’embarcation en humant les odeurs, sûrement moins étrangères pour lui que pour moi. Lorsqu'il se retourna vers moi en me fixant de ses petits yeux noirs et innocents, faisant sûrement la tête la plus mignonne qu'il ne m'avait jamais encore fait, je lui jetai tout de même un regard plein de reproches qui avait à peu près la même signification que "Quand on rentrera, je ne me gênerais pas pour faire de toi une carpette que j'étendrais sur mon tipi".

- Oui, je viens souvent car j'adore la rivière. Et toi ?

Je relevai vivement la tête et reportai mon regard vers Noala. Elle était là, sur son bateau, attendant ma réponse. Alors, je ne sais pas vraiment ce qui m'a pris, mais je me retournai et avançai vers le rocher où l'on entreposait les canoës et décrocha le mien avant de le caler sous mon bras et de repartir vers la rive. Je le déposais sur les bords de la rivière et le laissa glissa dans l'eau, le retenant du bout de doigts pour ne pas qu'il parte.

- Ca m'arrive aussi, oui ! Je ne pus retenir un sourire lorsque je grimpais dans mon bateau, impatient de sentir de nouveau l'union qu'on avait avec les éléments lorsqu'on se retrouvait en symbiose avec la rivière et le vent. Les guerriers de la tribu de l'aigle privilégiaient plus le combat que l'art du bateau, et les excursions en canoë n'étaient pour moi qu'un plaisir que je ne pouvais m'accorder que occasionnellement. Je ne doutais pas sur le fait d'être beaucoup moins doué que Noala étant donné qu'elle était de la rivière, mais j'avais tout de même une étrange sensation lorsque je me sentis glisser sur l'eau. Doucement, je donnai un coup de pagaye pour rejoindre son embarcation, puis un second coup pour la devancer.

Je me retournai, le sourcil levé vers la jeune fille, une expression de malice sur le visage. Allait-elle me suivre ? Sans attendre, je me retournai de nouveau et me mis à pagayer vivement, respirant à plein poumons l'air frai qui me fouettait le visage, en direction des chutes.
Comme ça faisait du bien!

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Le vent me fouettait le visage et j'inspirai profondément l'air frai qui gonfla mes poumons d'adrénaline. Je sentais mon canoë glisser sur l'eau et filer au rythme des vagues qui nous accompagnaient. Celles-ci frappaient sa coque et des nuages d'écume s'y formaient tandis que j'enfonçais vivement ma pagaye pour avancer encore plus vite. Un bruit à mon côté m'indiqua que Noala m'avait suivi et je n'attendis pas longtemps avant qu'elle ne me rattrape. Elle avait la tête haute et le regard sûre, tellement à l'aide dans son élément. C'est vrai que c'était osé de ma part de me confronter à un membre de la tribu de la rivière quand il s'agissait de naviguer, mais j'aimais les défis.

Mon bateau fendait les eaux claires de la rivières encore calmes et silencieuses et je regardais le paysage défiler sur les bords de la rive. Quelques grands arbres s'élevaient entre les joncs et les hautes herbes, et étendaient leurs grands feuillages au dessus de nous. Je levai la tête pour admirer le décor et remarquai une nuée d'oiseaux qui volaient au dessus de nos têtes. On avançai au rythme de la nature, et j'étais ravi.

As-tu déjà descendu les chutes, au moins ?demanda la jeune indienne.

Elle s'était mise à ma hauteur et regardait devant elle d'un air confient. Presque trop d'ailleurs, comparé à moi qui me demandais maintenant si j'avais bien fait de partir comme ça, sans vraiment réfléchir. En fait, je crois que j'avais le don pour me mettre dans des situations délicates. Et maintenant que j'entendais le bruit grave des chutes, je commençais à me dire que ce n'était peut-être pas une très bonne idée et que je pouvais peut-être sauver ma peau pendant qu'il en était encore temps

Je la regardai d'un regard peu su mais l'impression de liberté et la fraîcheur des eaux m'emportèrent et je fermais les yeux, appréciant ce sentiment indescriptible. Puis sa voix, très douce et cristalline, s'éleva , s'accordant aux sons de la nature:

La rivière prend mille et un visage au fil des eaux et de ses rivages. Ses flots la redessine à tout moment. Mais les gens ne peuvent pas vivre ainsi, comme les eaux d'un torrent. Vivre en toute sécurité: comme c'est ennuyant !

Alors je m'arrêtai de pagayer, la regardant chantonner des paroles qui lui venait au fil de sa pensée, les cheveux ondulant au gré du vent. Mais elle s'arrêta et tourna son visage vers moi, comme réalisant que je l'écoutai. Puis un joli sourire malicieux pris place sur son visage et je me demandai ce qui lui passa par la tête. Je la dévisageai de mes yeux vers, un sourcil levé curieux de savoir. Je ne savais pas si c'était le cas pour tous les membres de la rivière, mais elle avait le don de parler avec les yeux. Mais elle redonna bien vite un coup de rame et repartie en tête.

Au delà de la rivière ! J'aspire au delà de la rivière !

Dans un dernier virage passé et tout d'un coup le bruit sourd des chutes devins plus fort. L'adrénaline monta en moi lorsque je vis la rivière s'arrêter devant nous, le courant devint plus fort et les eaux mousseuses s'élançaient du haut de la falaise. Une bouffée d'adrénaline gonfla mes veines tandis que je sentais mon bateaux se jeter à corps perdu dans les eaux tumultueuses. Devant nous, le paysage s'étendait à perte de vue, et on se rapprochait de plus en plus du bord. Je jetai un dernier regard à Noala:

Honnêtement ? J'ai jamais fait ça! L'avait-elle déjà fait ? Elle était tellement fine qu'il me semblait qu'elle allait se faire broyer dans la cascade. Pourtant, son regard sur me montrait le contraire. J'inspirai profondément en voyant la pointe avant du canot s'approcher du vide. D'un coup, celui-ci s'était dévoilé et je vis le eaux écumantes en dessous de moi. Je restai comme un instant de latente encore en haut, avant de sentir l'avant du bateau piquer droit et de sentir tout mon corps partir en chute libre.

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Honnêtement ? J'ai jamais fait ça!

On s'était jeté un dernier regard tandis que nos bateaux s'élançaient à corps perdu dans le vide. Ses yeux s'étaient écarquillés devant mes propos ce qui m'aurait fait rire, en d'autre circonstances, parce que je me sentais déjà aspiré par la gravité. Comme si le temps c'était arrêté, je me trouvais au sommet des chutes, dominant tout les territoires devant moi, et l'impression d'être le roi du monde me pris soudain. Puis, d'étranges vibrations parcoururent tout mon ventre pour me monter à la tête, et je pus retenir un cri de joie en tombant de la cascade (peut-être aussi pour évacuer toute cette excitation qui me montait à la tête). Je me sentis tomber, les cheveux volant au vent, et les bruits sourds de la cascade s'intensifiant encore plus alors que je sentais l'écume éclabousser sur ma peau.

Le choc fut plutôt douloureux, et ne contrôlant absolument plus mon canot, je manquais de tomber en arrière. Redonnant furtivement un coup de rame, je faillis foncer dans un rocher. Les rapides étaient violents et j’essayais tant bien que mal d'éviter les obstacles, bien que mon bateau semblait totalement libre de ses à-coups et de ses soubresauts irréguliers. Les vagues claquaient sur la coque et l'écume jaillissait de toute part. Je vis le bateau de Noala devant, et avant de voir si elle s'était retournée, je sentit un force me pousser de côté. Dans un gros 'splatch', mon bateau se retourna et je me laissai plonger dans l'eau.

Je repris bien vite ma respiration, et m'accrochai à mon bateau pour me laisser glisser jusqu'aux eaux plus calmes. Regardant la guerrier continuer gracieusement ça route jusqu'à la partie de la rivière plus calme, aucune gouttes ne l'ayant touché, un petit sourire se formant sur mes lèvres. Alors que je vis que la jeune fille allai se retourner, je replongeai vivement dans l'eau et ressortit à l'intérieur de la coque du bateau qui s'était retourné, et qui faisait maintenant un petite cavité avec de l'air. Doucement, je nageai vers son bateau, caché. Son bateau s'était immobilisé.
Prenant une grosse bouffée d'oxygène, je replongeai dans l'eau et nageai jusqu'à son bateau, posant les paumes de mes mains sur le côté immergé du bois. D'un bond, je me propulsais et retournai le bateau.  

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D'un bond, je me propulsais et retournai le bateau en poussant sur sa coque. Des gerbes d'écumes fusèrent alors qu'il retomba, emportant Noala dans les eaux claires. J'éclatai de rire en la voyant chavirer, passant un mains dans mes cheveux mouillés qui retombaient sur mon visage.

Je vis l'ombre de son corps, ridé par les vaguelettes, en dessous du canoe. Plongeant de nouveau dans l'eau, je ressortis dans la petite cavité que nous offrai le bateau retourné, me retrouvant en face de Noala. Alors que des goutelettes ruisselèrent dans les creux de son visage, je vis ses joues rosirent, et elle me regarda d'une étrange façon avant de souffler:

- On est pas trop vieux pour ses jeux d'enfants ?

Je fronçais le sourcils tout en émettant un léger rire. Des jeux d'enfants ? Je ne savais pas si je devais me vexer, mais cela me fis plutôt rire. Nous étions encore jeunes, vifs, le printemps et les beaux jours étaient revenus et les tensions entre les tribus semblaient être la dernière des préoccupations des guerriers. Il fallait en profiter! J'avoue que j'avais attendu depuis longtemps le moment où je me retrouverai seul et où je pourrai enfin prendre du bon temps. Les entrainements au combat occupaient une grande partie de mes journée -lorsque ce n'était pas la chasse, et ma mère m'avait priée de ne pas gâcher toute ma jeunesse me tuer à la tâche. Aujourd'hui était une bouffée d'oxygène pour moi, et je savais que sitôt je rentrerai, je devrais retourner à mes exercices.

- Non, sûrement pas !riais-je.

La jeune femme me fixait de ses pupilles noires et profondes et sembla un instant songeuse, bien qu'un sourire avait pris place sur son visage. Une drôle de sensation monta en moi tandis que nos yeux se découvraient, mais je ne la quittai pas de yeux. Mais mon envie de m'amuser pris le dessus et je l'arrosai d'un geai d'eau en passant ma main à la surface et en faisant voler le liquide jusqu'à elle. Je ris de plus belle.

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Après que je lui ai lancé de l'eau, Noala me regarda surprise tout en riant. Il ne me fallut pas attendre longtemps avant qu'une gerbe bleutée viennent s'écraser sur mon visage, bien que je m'étais protégé de mes bras par réflexe. Alors, sans attendre non plus, je lui renvoyai un projectile en claquant ma main sur la surface de l'eau, et une bataille s'installa bien vite entre nous. Parfois je faisais des feintes, ou je plongeai dans l'eau pour mieux me protéger, mais je revenais vite affronter Noala, parce que c'était à qui serait le plus trempé, et que cela faisait longtemps que je ne m'étais pas autant amusé, dans la rivière, en dessous d'une coque de bateau, avec une étrangère. Et nos rires résonnaient dans la cavité, et insufflaient un peu d'air nouveau à mon quotidien.


Et puis, elle retourna enfin le bateau, et on put apercevoir que le soleil était bas et que le soir arrivait sur nos terres. L'eau était calme autour de nous. En fait, un grand calme s'étendait et contrastait avec l'atmosphère pétillante et chaleureuse qu'il y avait, il y a seulement quelques minutes. La jeune fille avait changé son expression et regardait les environs avec un regard un peu méfiant. Je plissai légèrement les yeux, prenant conscience qu'on n'était pas censé être là.

Noala se retourna vers moi et m'embrassa la joue, alors je lui rendis un sourire avant de la voir doucement remonter sur son bateau et d'aller vers la rive. J'avancai ensuite à mon tour dans l'eau et grimpai sur mon embarcation, avant de prendre ma pagaye et de glisser vers la berge. Noala était debout devant moi et s'éloignai si lentement que je ne pus m'empêcher de l'appeler pour qu'elle se retourne à nouveau.

" Noala !

J'hésitai un instant, ne sachant pas quoi lui dire, ou du moins, ne sachant pas par où commencer, puis murmurai:

" Tu reviendras demain?"

Mon ton tout comme ma pensée oscillait entre la question et l'ordre, mais je ne savais pas comment lui dire que je voulais la revoir et apprendre à la connaitre. Je ne pouvais simplement pas me cacher qu'elle ne me rendait pas indifférent.

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Feat Nayati

« Qui est-ce ? »

Alors que j'allais bagayer plus vite pour rentrer, Nayati cria mon nom. Je m'arrête et me retourne, il me demande alors:

"Tu reviendras demain ?"

Je souris et lui dit avec joie:

"Oui !"

Je me retourne et arrive sur la rive. Je descend de mon radeau et le traine sur le sol. Je l'accroche à un arbre avec une corde et rentre en passant par la forêt.

"La lune arrive, le ciel est sombre. Du nord au sud, la terre à la couleur du vent. Les oiseaux dorment en haut des arbres. L'ours s'enfuit dans son abris pour dormir sans soucis. La voix de l'instinct fera renaître la vie. Si j'écoute le mien, je saurai, demain, qui je suis. Au seuil de mon avenir, j'observe les feuilles: Que veulent-elles me dire ? Où est là voix qui devait me conduire ? Est-ce ce jour, ou vais-je attendre toujours, l'amour. Ma vie m’entraîne, matin et soir, vers des bonheur auxquels je dois dire à demain ou au revoir. Chemin faisant, je dois pourtant trouver ma voix mais chaque choix ne dépend que de moi. Au seuil de mon avenir, j'observe les feuilles: Que veulent-elles me dire ? M’entraîneront-elles, au delà de la brise, loin de la guerre, vers cet homme qui est... Nayati.."

Je rentre au campement, ma mère me demande où j'étais. Je lui dit alors que j'ai fais du radeau avec Nakoma, le guerrier qui a demandé ma main mais j'ai refusée. Elle me félicite, pensant que j'essayais de le connaître avant de l'épouser. Je mange un peu de maïs grillé avec tout les membres de ma tribu autour du feu, au milieu du village. Je discute un peu avec les autres mais je ne pensais qu'a ma journée, à Nayati. J'avais tellement rigoler ! Je pars me coucher et m'endors rapidement tellement ma journée a été éprouvante.

© Kinotto de LG.

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